LUC-ANDRÉA LAURAS
« La pratique de Luc-Andrea Lauras est une foule : des sculptures en forme de corps, moins parce qu’elles en auraient la figure que parce qu’elles en trouvent la démarche.
Equilibres trouvés, maintenus, elles se dressent fièrement ou difficilement sur leurs jambes (...)
Ici, la station debout est fragile, solide, ou enjouée. Elle est traversée par toute l’attention portée par l’artiste aux corps qu’il entoure et approche dans d’autres pratiques que celles de l’art : en accompagnant le quotidien de jeunes autistes ou celui de son vieil ami Lucien.
Lucien se retrouve dans l’une des sculptures, façonnée à la pensée de sa chaussure et de sa marche singulière.
Les gestes échafaudent ainsi les matériaux, les points d’accroches, les équilibres, et les matériaux appellent réciproquement les gestes et les tensions. Épingles, broches et structures de maintien sont des béquilles, des réparations qui rejouent l’assise ; les spectateurices et l’artiste, dans l’atelier comme dans l’installation, doivent s’accommoder avec.
Ce que Luc-Andrea Lauras appelle si justement « l’agilité du jour » est cette familiarisation à rejouer à chaque réveil, cette stature à trouver de nouveau... Ce n’est pas si loin de l’humeur du jour, puisque c’est un effort tantôt heureux, tantôt fastidieux ; une palette d’émotions que le sculpteur accueille chaleureusement, à travers les couleurs pastel, douces et légères, assemblées par ses bois et ses formes. »
Rose Vidal
De gauche à droite : Superflex (2022), Dorsale (2021), Lucien (2021),
La chaussure (2021), Smiley (2022), Hey ! (2022).
Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR », (2022), Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
La chaussure, 2021, Polystyrène, papier, plâtre, laque, 50x20 cm.
Hey ! 2022, bois (chêne, figuier, merisier, châtaigner, noyer), 130 cm.
« Son corps n’agissait pas comme sa tête le désirait. Ses gestes étaient amplifiés, ce qui provoquait régulièrement des chutes. »
Luc-Andréa en parlant de Lucien, atteint de la maladie de Parkinson.
Lucien, 2022, bois contreplaqué, plâtre, résine acrylique, pigments, 210 cm.
Dorsale, 2021, bois contreplaqué, acier, laque jaune, 200x70 cm.
Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR », (2022), Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
De gauche à droite : La chaussure (2021), Dorsale (2021), Observa- teurs (2022), Hey ! (2022).
Deux morceaux de bois assemblés, esquissent des «observateurs». Plantés dans l’espace et se greffant à toutes les surfaces, ils activent la présence des visiteurs et amènent le regard à une autre échelle. Révélant l’intérieur du bois, ses teintes et aspérités, ces assemblages aux postures bancales, forment un groupe d’individus curieux.
Observateurs, 2022, bois, dimensions variables entre 15 et 30 cm de haut.
Vue de l’exposition « LUEUR ROUSSE », (2023), Collias.
Superflex, 2022, bois, laque, tige en acier, 170 cm.
De sa couleur brillante, on voit une tâche au loin. En se rapprochant on reconnait un oiseau aux ailes de papier. Est-il blessé ?
«Oiseau» évoque la solitude et l’attente.
Oiseau, 2021, plâtre, papier orange vernis, laque bleue, 15x8 cm.
De gauche à droite : Le cadre (2022), La bûche (porte bébé) (2021), Terre crue (2022), Lucien (2021), Dorsale (2021), L’ oiseau (2021).
Vue de l’exposition « QUAND LA BICHE S’APPRÊTE À BONDIR »,(2022) Beaux-Arts de Paris, crédit. Tamara Morisset
Terre crue, 2022, bois, argile, 160 cm.
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